Dans ma ville, il y a… le plus beau marché de France

Je vous emmène à la découverte de notre fierté régionale : le Grand Marché de Sanary-sur-Mer.

Si vous séjournez dans le Var cet été, vous ne pourrez sûrement pas louper le bien surnommé « Grand Marché du mercredi ». Grand, parce qu’il compte pas moins de 300 commerçants.

Loin derrière le marché de Rungis, mais tout de même.

Des maraîcher·ère·s aux poissonneries, en passant par les traiteurs, fromageries et épiceries… sans oublier les artisan·e·s et autres échoppes de vêtements et accessoires, on y trouve de tout !

En 2018, il a d’ailleurs été récompensé par le prix du « plus beau marché de France », organisé par TF1. Jean-Pierre Pernaut himself nous a fait l’honneur de l’annoncer en plein cœur de la ville, au kiosque à musique.

Vous vous en doutez, c’est depuis une fierté pour tou·te·s ses habitant·e·s.

Cet été, j’ai envie de mettre ma ville natale à l’honneur, parce qu’elle le vaut bien.

Armée de mon téléphone, je suis donc partie à la rencontre des commerçant•e•s, qui animent ce marché unique en son genre.

Mon conseil : pour profiter d’un certain calme et de la fraîcheur matinale, l’idéal est d’y aller dès 8 h. Après 10 h, il commence à faire trop chaud, et c’est à cet horaire que le marché est le plus fréquenté.

Première étape : chez Cocktails du midi

J’ai commencé ma visite par l’épicerie de produits provençaux tenue par les Rinero. Ici, on trouve tout ce qu’il faut pour l’apéritif. Parmi les incontournables, des olives, bien sûr, mais aussi une variété impressionnante de tartinades, dont la tapenade - sans câpres ni anchois car beaucoup n’aiment pas-, l’anchoïade à l’ancienne « pour ceux et celles qui aiment vraiment les anchois », et surtout, le best-seller de l’échoppe : l’ail confit et son assaisonnement maison.

Côté traiteur, on trouve également des fromages marinés, de la salade de poulpe, ainsi que du vin et des bières locales pour arroser le tout !

Deuxième étape : Il Botteghino

On quitte la Provence le temps d’une escale en Italie. Plus précisément, en Ligurie, où le couple Copello se rend chaque semaine pour récupérer les raviolis, la charcuterie et les fromages qui trônent sur l’étal. Ici, on vend du pesto toute l’année, pour agrémenter des pâtes fraîches. L’été, c’est cependant la mozzarella et la burrata qui sont les stars de la boutique.

Mes coups de cœur : les raviolis ricotta et citron, à faire sauter dans un beurre de sauge ainsi que la stracciatella, à déguster avec du melon ou des tomates.

Entendu devant le stand : « On se croirait en Italie ! »

Troisième étape : Le Panier de Manu

Pour faire le plein de fruits et légumes frais, les primeurs ne manquent pas. Le Panier de Manu dispose d’une large sélection de produits locaux, cultivés en France et surtout, autour de Saint-Rémy-de-Provence . Melons, pêches, brugnons, sans oublier les fleurs de courgette et les tomates à l’ancienne, tout est de saison.

À propos, savez-vous comment différencier une vraie tomate Cœur de bœuf d’une fausse ? La vraie Cœur de bœuf possède une forme de cœur, charnue en haut, pointue à la base. Les imitations, parfois frauduleusement vendues sous la même appellation, sont des hybrides, beaucoup moins savoureuses.

Pour les reconnaître, surveillez les tomates côtelées et larges à la base. Ce ne sont ni des Cœur de bœuf, ni des variétés anciennes.

À gauche, les tomates côtelées, à droite, les tomates Coeurs de boeuf.

Quatrième étape : La Grande à fromage

Je me rends spécialement chez eux pour trouver de la tome de Provence, l’un de mes fromages préférés. Je ne dois d’ailleurs pas être la seule, parce que parmi les 300 variétés que propose La Grange à fromages, c’est l’un des produits qui se vend le mieux, avec le saint-nectaire et le selles-sur-Cher. C’est ce que m’a expliqué Matthieu, véritable passionné de la discipline, qui m’a également dispensé un cours express sur les différentes variétés. « La transmission, c’est la clé du métier », m’a-t-il dit.

Selon lui, l’été est l’une des meilleures saisons pour déguster le fromage, car c’est la période où ils sont le plus savoureux. Y compris pour les AOP qu’on a tendance à préférer en hiver comme le reblochon ou le camembert. Sans les fortes chaleurs, je me serais presque laissée tenter par une tartiflette…

Dernier arrêt : le Saint-Joseph

Sanary-sur-Mer, avant d’être une station balnéaire citée dans Bienvenue chez les Ch’tis (une autre de nos fiertés), était un village de pêcheurs. Bon nombre d’échoppes ont fermé, car lorsque arrive le départ à la retraite, les repreneur·se·s manquent à l’appel. Parmi les derniers encore à flot, Fanny et Jean-Paul Mazella du Saint-Joseph. Fanny me confie : « C’est pas un métier facile, et la relève l’est encore moins. Il faut se lever à 2 h 30 du matin tous les jours, ça ne fait pas rêver les jeunes. »

Depuis 35 ans que la famille est installée, elle continue cependant de fournir ses habitué·e·s et les touristes. Ce matin, la pêche du jour est constituée de rascasse blanche, grondin, congre, raie et chapon. Il paraît que ma grand-mère est justement venue prendre de la raie pour sa « petite-fille qui adore ça »… Lucky me !

Bien sûr, il y a encore bien d’autres commerçant·e·s, comme Le Pétrin du Marché et ses fougasses généreusement garnies, la poissonnerie Vincent ou encore chez Sophie et Jérémy, qui préparent chaque jour des accras de morue accompagnés d’un aïoli pimenté.

Que vous viviez dans le coin ou soyez seulement de passage, le Grand Marché de Sanary-sur-Mer est un incontournable du coin pour découvrir la région par sa gastronomie et ses artisan·e·s.