Du classique de bistrot au grand écran : la revanche du pâté-en-croûte

Ou comment le pâté-en-croûte est devenu cool… 

Autrefois confiné aux cuisines des bistrots, le pâté-en-croûte a gagné ses entrées pour le cinéma. Konbini a récemment révélé qu’une tranche s’était glissée dans l'adaptation cinématographique du Comte de Monte-Cristo. Ce n’est d’ailleurs pas sa première apparition sur nos écrans, puisque la spécialité a déjà été aperçue dans la saison 3 d’Emily in Paris, en 2021. 

De Cannes, aux comptes Instagram, concours internationaux, mascottes…  Comment cette charcuterie séculaire, que l’on dit originaire de Lyon, a-t-elle acquis une telle popularité ? J’ai posé la question à Manon Montessuit, fondatrice de NOMAM, une entreprise dédiée à la création de pâtés-en-croûte haut de gamme.

Un succès français mais pas que…

Les Français·es en consommeraient plus de 6 tonnes chaque année selon les panels de grande consommation. 

Un revival qui s’explique selon l’experte par « une tendance plus large de retour aux sources et de valorisation des savoir-faire artisanaux ». Plus qu’une recette, il raconte une histoire et est l’expression d’une tradition culinaire vivante en pleine évolution.

Sa popularité a d’ailleurs largement dépassé nos frontières. « À l'étranger, le pâté-en-croûte est devenu un symbole de l'élégance et du raffinement de la gastronomie française. Il intrigue par son apparence et séduit par ses saveurs. »

Au point que les Français·ses n’en sont plus les seul·e·s spécialistes. En effet, entre 2019 et 2021, trois Japonais ont remporté le Championnat du Monde de Pâté-Croûte, avant que nous récupérions (enfin) le titre en 2023. 

L’engouement pour ces compétitions est dû selon Manon (elle-même vice-championne de France du Pâté-en-croûte 2022), à la complexité de la recette, laquelle demande plusieurs jours de travail, ainsi qu'une une grande maîtrise. « Ces concours mettent en avant l'excellence et le savoir-faire des artisans, tout en célébrant un produit emblématique de la cuisine française. »

Longtemps considéré comme ringard, le pâté-en-croûte déchaîne aujourd’hui les passions. Sur Instagram, le compte @pate_croute_france dénombre pas moins de 42 000 followers, ainsi qu’une mascotte appelée Jean-Croûte, à l’effigie… du pâté-en-croûte, bien sûr !

©NOMAM

Le pâté-en-croûte, véritable icône culinaire

Après avoir conquis le petit et grand écran, Instagram et le monde, on peut considérer que le pâté-en-croûte relève désormais de la pop-culture française. « Il a su évoluer tout en restant fidèle à ses racines » explique Manon. Entre tradition et modernité, cette spécialité reflète à elle seule la richesse et la technicité de la gastronomie française. Cela, même lorsqu’elle apparaît furtivement dans l’un des films les plus vus du moment. 

Je terminerai sur les mots d’une personne chère à mon cœur : « Le pâté-en-croûte n’est-il pas le meilleur aliment pour casser la croûte ? » avant de reconnaître que cette blague « n’est pâté-rrible »… On l’embrasse. 

Merci à Manon Montessuit d’avoir répondu à toutes mes questions.

©NOMAM

Manon Montessuit, fondatrice de NOMAM, s’est spécialisée dans le pâté-en-croûte. Il offre, selon elle, « une palette infinie de possibilités en termes de saveurs et de présentation, et permet de sublimer des ingrédients locaux et de saison ». Elle en est persuadée, n’importe quel plat peut devenir pâté-en-croûte. Son objectif : « Réinventer ce grand classique de la charcuterie française pour le rendre plus moderne, féminin et accessible, tout en respectant ses racines. »